Le blaireau de Californie est en fait une souche française importée au USA.
Facile à reconnaître, dès le parking de la gare. Il s’est déguisé habillé comme “Huggy les bons tuyaux” : casquette logotisée, blouson rose en satin, lunettes soleil de garde du corps et il a même calé le cadenas de sa valise sur 9-11. Très malin pour passer la sécurité aéroportuaire sans encombre...
Le blaireau de Californie n’aidera pas sa compagne la belette à porter sa valise, ni son sac de cabine. Le blaireau de Californie n’a pas quitté le sol français que déjà il se sent possédé par ses idoles de film de truands : souteneur dans les bas fonds de Las Vegas, caïd de Los Angeles...
La veille du départ, une escale dans la capitale où la belette fait connaissance avec une partie de la famille du blaireau. Et s’aperçoit (mais trop tard) qu’elle part pour 3 semaines à l’autre bout de la terre avec le moins bien fini de la portée...
Onze heures de vol plus tard, 9 heures de décalage horaire, le blaireau trépigne et essaie de doubler tout le monde au passage en douane... hinhinhin. Ça ne se passe pas comme ça aux States et il va falloir que le blaireau apprenne à se contenir et développe une qualité inexistante chez lui : la patience.
Direction le loueur de voiture où là encore le blaireau saute comme un cabri parce qu’il veut le gros V8 qui fait du bruit. Mais le blaireau n’ayant pas son permis de conduire automobile (la marque du motard rebelle !), c’est la belette qui décide avec quoi elle va enchaîner tous les miles. Une voiture de gonzesse : une jolie PT Cruiser.
La belette et le blaireau (qui a prit la peine de charger la valise de la belette dans la voiture, tout ça parce qu’il y a de la famille...) se dirigent vers Hollywood en passant par les extérieurs because la highway est un peu chargée... Durant la demi-heure de trajet, le blaireau aura testé tous les boutons du tableau de bord, mis la musique à fond et lâché des dizaines de :”Puuuuutainnnnnnn” à chaque moto/camion rencontrés.
Quand la belette demande au blaireau de lui passer ses lunettes de soleil, celui-ci prendra soin de poser ses doigts sur les verres. Peu probable qu’il se soit lavé les mains après le repas dans l’avion...
Après avoir pris leurs quartiers dans le fin fond du désert de Mojave, il est temps de parcourir les parcs nationaux et les villes de la côte pacifique. Et là, encore une fois, le blaireau a sorti sa panoplie spéciale touriste : T-shirt Ricard, short à fleurs et tongues en plastique multicolores. Ouch...
Pour les parcs nationaux, c’est la panoplie de Bruce Willis avec un débardeur, un treillis, un gilet d’explorateur (sur des p’tits bras blancs et tatoués hihihi), des bottes de sécurité, ce qui a lui a permis d’écraser à volonté et sans s’en apercevoir les petits mocassins de la belette. La prochaine fois, je le tue !
Haaa San Francisco... en compagnie de Robert de Niro dans Taxi Driver (le talent en moins !). Et puis cette odeur persistante dans la chambre (y’a un chat qui a pissé sous le lit ?)... Hahem... le T-shirt de biker qu’il porte depuis trois jours, surtout que depuis deux jours, le blaireau oublie de se doucher. Oui, parce que la belette peste contre les douches américaines pas très pratiques pour se rincer les cheveux mais le blaireau lui n’a pas ce genre de préoccupations, trop occupé à lister les concessions Rhaley Davidson... pour ramener des souvenirs à ses potes.
La belette a des problèmes avec la nourriture locale, trop grasse... Le blaireau lui est ravi de pouvoir manger à longueur de journée avec ses mains (qu’il oublie de laver) et barbouille de gras le système de climatisation de la voiture. Merde ! même la bagnole pue ! Et dès le départ matinal en voiture le blaireau s’empresse de mettre la clim à fond (alors que la température extérieure ne dépasse pas les 20°) et la belette elle, ouvre grand les vitres...
Le blaireau se gourera régulièrement dans les routes à emprunter, heureusement que la belette à une boussole dans la tête sinon la distance parcourue aurait pu doubler. Et non, on ne sort pas là, toute suite, quand on a 6 voies à traverser. On n’est pas en moto, blaireau ! Faire trois fois le tour du Yosemite pour pouvoir en sortir, ça c’est du copilotage blaireautisé !
Heureusement que la belette a les nerfs solides, ça lui permet de s’amuser de certaines situations. La commande au fast-food où il donne un prénom américain à la serveuse : “Call me Djack”. Ah bon... pourtant son prénom est tout à fait prononçable pour les ricains... Le soir où il a voulu parcourir les quartiers chauds de Frisco, Bruce Willis a fait dans son battle-dress... Le voir remplir une bouteille d’eau avec un frigo américain donne une vision assez proche du handicap moteur...Hé non, on n’amène pas son boulet à Alcatraz...
Le blaireau s’est tout de même acheté un appareil photo jetable. Parce que la belette n’est pas là pour faire un reportage sur les grosses cylindrées et en plus pas très envie qu’il s’énerve sur le Minox avec ses doigts gras.
Avant de repartir vers Las Vegas et le grand canyon (où la belette se jure qu’elle va le balancer par-dessus bord), une petite escale en famille et faire aussi une lessive. Et là, révélation : alors que la belette fait tourner deux machines avec son stock de petites culottes (soutifs) et de t-shirts, le blaireau lui, s’est contenté d’une demi-charge avec ses 5 caleçons... Cinq caleçons pour 3 semaines !!!! Horreur !!!
De toute façon, avec ses doigts gras, ses lunettes nettoyées avec du jambon, son haleine de David Crockett, et cette odeur de transpiration qui embaume les chambres d’hôtels et la bagnole, le blaireau a bien compris qu’il ne fallait pas qu’il s’approche de trop près de la belette. Celle-ci a bien apprécié que chacun ait un lit king size, pour se reposer des miles parcourus en journée tout en se plongeant dans le livre qu’elle avait ramené pour l’occasion (ça ne s’invente pas) : le parfum !
