Pour avoir côtoyé les diverses administrations qui jonchent notre territoire et en confrontant les nombreuses expériences que certains de mes amis ont vécues avec les fonctionnaires, je vais essayer de faire un petit panégyrique de ce qui ce fait dans le domaine du grand n’importe quoi !
Avant de commencer la visite de cet immense parc d'attraction, un petit avertissement :
Préfecture Island
Vous vous y rendez par vos propres moyens :
Prévoir une journée de congés même si les heures d’ouvertures se comptent sur les doigts d’une seule main.
Les files d’attente sont très longues et les activités coûteuses. Le personnel est habillé avec les invendus de Damart et leurs souliers sont équipés de ventouses de façon à ne pas pouvoir se déplacer d’un mètre pour transmettre un imprimé à sa collègue. Pour preuve, un permis de conduire demandé en Novembre arrivera péniblement en Mars alors qu’il était sous le nez de la tortue permanentée croisée avec un frein à main.
Vous êtes convoqué :
Ne vous attendez pas à un accueil festif. Même avec votre dossier sous les yeux, le pittbull de service vous fera re-raconter l’objet de votre visite. Dossier complet ou pas, la coutume veut qu’on vous fixera un autre rendez-vous l’année prochaine. Et c’est 24 € à chaque fois.
Une erreur ? La préfecture étant garante du respect des lois à faire appliquer (et respecter) au citoyen ne pourra jamais être en cause même avec la preuve flagrante d’une connerie aussi grosse que la bagnole du préfet. J’en connais qui ont fait refaire un permis de conduire hors d’âge et qui sont repartis avec un permis flambant neuf estampillé des permis toutes catégories ! Gratuitement, on peut donc obtenir, un permis moto, poids lourd et transport en commun grâce à un employé distrait et/ou pas trop motivé par son taff.
Trésor Public Pleasure
Vous vous y rendez par vos propres moyens :
Prévoir une journée de congés même si les heures d’ouvertures se comptent sur les doigts d’une seule main de Django Reinhardt.
Se munir du passe “Cerfa B1012 rose” pour apprécier le spectacle derrière la fenêtre grillagée : les guenons, Patricia et Bernadette, prennent le temps d’échanger des recettes de cuisine en recomptant méticuleusement les 200 € que vous venez de lâcher. Ce qui caractérise le langage de cette peuplade est l’absence de formules de politesses telles que “bonjour, merci, au-revoir”. Sans doute pour cela qu’on les appelle les zimpôlis.
Vous êtes convoqué : donc vous êtes coupable et vous allez payer. Ne cherchez pas pourquoi, eux ils ont trouvé.
Un erreur ? C’est pas la peine de trouver un coupable, il est désigné d’office : c’est l’informatique ! C’est comme ça qu’on risque la crise cardiaque en recevant un dernier rappel avant saisie sur salaire d’un truc qu’on a payé 6 mois auparavant directement au guichet des guenons.
Commissariat Treasure
Vous vous y rendez par vos propres moyens :
C’est le mari de Patricia (la guenon) qui vous reçoit en claudiquant (ses nouvelles rangers lui font mal, il vient de le beugler à Didier “nan ! j’peux pas faire la collecte pour l’apéro c’soir, j’ai des zampoules !”). Somme toute, des gens comme vous et moi mais avec un flingue...
Vous êtes convoqué : par les temps qui courent pas sûr que vous en sortiez sans faire un tour par la case “garde à vue”. Les plantons vous reçoivent toujours par deux : le bon, la brute et le truand, c’est vous ! La brute vous parlera comme à un chien de façon à asseoir sa supériorité face au suspect que vous êtes (ou pas). Le bon prendra le temps de vous expliquer la procédure et vous écoutera gentiment. Ça s’appelle souffler le chaud et froid et on en ressort rarement indemne même lavé de tout soupçon. D’ailleurs il suffit de regarder les affiches de films qu’ils placardent dans leur bureau : c’est du gros film policier américain avec Clint Eastwood (qui n’a pas mal aux pieds, ni épousé une guenon, lui) pour jouer aux 7 erreurs et comparer le poulet élevé en batterie qu’on a en face et sourire intérieurement.
Une erreur ? L’erreur ne vient pas du commissariat mais de la préfecture ou du tribunal qui n’a pas fait suivre les papiers...
Cotorep entertainement
On ne peut pas s’y rendre par ses propres moyens ni y être convoqué.
Depuis deux ans ils ont changé de nom, d’adresse et de numéro de téléphone. Pour traiter votre dossier (perdu dans le déménagement) de renouvellement, ils leur faudra 6 mois (pour lire 4 feuilles).
Sans parler des Tribunaux où règne un bordel sans nom et j’ai peine à croire les gens qui osent -encore- dire “j’ai confiance en la justice de mon pays”. Pour sûr, je leur fais une entière confiance pour transformer votre vie en Bronx rien qu’en oubliant de tamponner un papier.
Alors, fonctionnaire mon ami, sache que c’est nous qui te payons, qu’avec ton incompétence débridée, tu ne passerais pas la période d’essai de 15 jours dans une boîte privée. Que y’en a plus que marre de taper dans les congés payés pour assister au spectacle affligeant de ta médiocrité, parce que contrairement à ce qu’on pense c’est le citoyen lambda qui est à disposition de l’administration alors que ça devrait être l’inverse ! Et sans rigoler ils osent s’appeler “service public”...
