Premier week-end estival, premier barbecue.
Invitée chez mon copain Romain dans sa nouvelle maison (avec sa nouvelle copine), à l’autre bout du département, en soirée, pour un barbecue entre potes, j’ai dit “OK” d’autant plus qu’il me fournissait “le taxi”.
Son copain Julien se propose de venir me chercher pour qu’on fasse la route (l’autoroute, la route puis le chemin départemental) ensemble.
Je ne me souviens pas d’avoir déjà rencontré son copain Julien et avec les 120 bornes aller-retour, ben ça tombe bien, on fera connaissance en chemin.
Dans l’aprème je reçois un texto “Slt c Ju je passerai te prendre ver 18 h a se soir”. Pour sûr, il n’est pas prof de français... sinon hormis les fautes il aurait utilisé autre chose que le verbe prendre, ça peut être mal interprété hinhinhin...
A 18 h, je suis au bout de ma rue, attendant mon chauffeur et je vois arriver mon carrosse.
Certains mâles appellent ça un “aspirateur à gonzesses” ou un “piège à cailles”... Et moi je rajoute “il est pas né celui qui m’emballera avec une bagnole”.
J’espère que mon copain Romain ne m’a pas improvisé un speed-dating automobile avec son pote Juju... sinon j'vais lui causer le Cassiopée ! Paske le Juju il a tout du beau gosse : grand brun, teint mat, bien bâti et des yeux bleus assortis au ciel.
Et qu’est-ce qu’il fait de beau dans la vie le Juju ? Accessoirement “videur en discothèque” et surtout beaucoup de sport. Ah... ouais... ben pour la conversation ça va être coton, je ne maîtrise aucun sujet.
Et si on parlait voiture ? Chic alors ! Mais pas très pratique en décapotable à moins de se gueuler dessus...
On arrive enfin au trou du cul du département et le temps de m’extirper de son bolide propulsé de 140 CV, 6 cylindres en ligne, double carbu (ben oui maintenant j’suis calée en béhème) et portières en fonte, les autres invités arrivent.
Apparemment ici on ne se présente pas, on vous colle la bise (tiens y’en a qui se lavent les dents au Ricard !) et les mecs se balancent les grandes claques dans le dos.
Ok, on n’est pas à une garden-party puisque qu’ils sont pratiquement tous en bermuda Adidas/Nike et tongues. La seule en slim blanc et compensées assorties c’est mouâââ (Lady Di au camping quoi !).
Je suis pas bégueule, mais il me semble que la région soit désertée par les dentistes. J’ai en face de moi, Peggy (non pas la cochonne) une collègue de boulot de la copine de Romain. Et bien Peggy, elle est très distinguai avec son sourire “Poguesque”, sa voix de poissonnière et sa tenue plus que sportswear (un bermuda en polyamide avec un empiècement marron à l’entrejambe qui donne l’impression qu’elle a... dans son froc). Peggy est aussi une grande sportive, elle s’est classée au championnat régional de... fléchettes. Et donc elle se dope au Ricard !
Et puis sur le côté, un couple avec leur chien. Déjà la madame, on n’a pas l’impression qu’elle est joasse d’être là surtout qu’elle adresse plus la parole à son chien qu’à son mari.
Ah ouais, le clebs... un bouledogue français qui n’a pas arrêté de lever la patte sur le charbon de bois, qui nous a pratiquement torpillé la soirée car c’est petit mais qu’est-ce que c’est bruyant. On avait l’impression d’avoir un tuberculeux en phase terminale sous la table lorsqu’il “respirait fort” assorti d’un p’tit vieux qui se relâche. Honnêtement, j’ai eu peur pour mes pompes blanches (prout, prout).
Donc en fait, ça faisait cinq couples autour de la table. Ben vu que personne n’avait fait les présentations certains ont du croire qu’on était en couple avec Juju. Alors autant s’amuser nan ?
Et avec l’abominable clébard, ce fut facile de balancer :
- Et ben Chéri, le chien ronfle plus fort que toi !
Sauf que le Juju, le second degré, y connaît pas ou il a pris peur, il a cru que je le draguais. Nan, nan, nan, beaucoup trop décoratif comme mec... et surtout peu pas de plafond (sport-bagnole-bagnole-sport). Y’a que Romain qui a pigé. Moment de solitude... tiens je vais goûter au St Nicolas de Bourgueil, vu que je ne conduis pas... hein minou ? Pense à recapoter la voiture... Va falloir me border, chéri, ce soir...
Wéwéwé... m’ont pas l’air très finauds tous ces “sportifs”. Où c’est moi qui fait tache ?
Minuit : discussion sous l’emprise de l’alcool des différents jeux vidéos crackables. Point positif à la cambrousse on voit bien les étoiles et j’en profite pour observer : les pléaïdes, le grand cygne et cassiopée, parce que les jeux vidéos ça me passionne autant que le moulbif de la béhème.
Deux heures du mat (j’ai des frissons) on prend la route du retour. J’espère sincèrement revoir mon copain Romain mais sans la clique de dégénérés consanguins. Sinon je ramène des cartes de chez mon dentiste et des bouchons d'oreilles pour ne plus entendre ni le clebs asthmatique (ou de la ventoline pour lui en mettre un coup dans les naseaux) et le chlip-chlap des tongues.
Au retour, on a discuté mécanique et prix de l’essence (j’ai même pensé que le beau Julien allait me demander des sous lorsqu’il s’est arrêté faire le plein dans une station 24/24h). C'aurait été très "sport" de sa part.
A trois heures du mat’, Juju m’a largué rapidos en bout de rue, trop pressé de rejoindre sa Priscillia ou Samantha qui l’avait chauffé à coup de textos pendant toute la soirée. Preuve que lui aussi s’emmerdait...
Surtout ne pas oublier de remercier Romain pour cette super soirée et rendre la politesse à Juju, la prochaine fois on y va en Clio millésime 1991 !